14 Nov LA CATALOGNE : où la culture artistique est foisonnante et omniprésente
De la chatoyante ville de Barcelone aux plages de la Costa Brava, la Catalogne regorge de merveilles aussi bien naturelles que culturelles.
L’univers artistique de la Catalogne est multiple et en explorer toutes les facettes occuperait une vie … Peinture, musique, photographie, architecture, sculpture et arts populaires, l’art y foisonne sous toutes ses formes.
Salvador Dalí, superstar !
En Catalogne, à Cadaqués, Figueres et Púbol, musées et demeures perpétuent la mémoire du maître surréaliste.
« Ce pays est mon inspiration permanente. Je suis inséparable de ce ciel, de cette mer, de ces rochers : lié à jamais à Port Lligat où j’ai défini toutes mes vérités crues et mes racines. Je ne suis chez moi qu’en ce lieu : ailleurs je campe » . Tout est dit, et par Dalí lui-même.
C’est donc ici, dans le petit village de pêcheurs de Port Lligat, tout près de Cadaqués, que se trouve la matrice de l’œuvre de Salvador Dalí (1904-1989). Ce paysage austère, à deux pas des montagnes et des rivages taillés par la tramontane du cap Creus, a bercé l’enfance de ce trublion de génie.
Icône du surréalisme encensée dans le monde entier, Salvador Dalí est resté lié à cette région jusqu’à la fin de sa vie. Sa maison de Port Lligat fut son port d’attache des années 30 à la mort de Gala, en 1982. Il s’installa ensuite dans la demeure de celle-ci, le château de Púbol, jusqu’en 1984.
Dans les années 60, Dalí travailla à la transformation d’un ancien théâtre de Figueres en un musée à sa gloire. Un lieu tout aussi surréaliste que ses tableaux.
Le théâtre-musée Dali de Figueres
Ce site est unique au monde. Un musée-théâtre complètement délirant que Dalí a édifié à sa propre gloire en plein cœur de Figueres. Pendant 10 ans, le maître transforma l’ancien théâtre de Figueres en une sorte de château kitsch aux murs roses, coiffé d’oeufs. C’est d’ailleurs ici qu’il vécut ses dernières années et qu’il repose, depuis sa mort en 1989, sous une dalle de marbre blanc.
L’imagination a pris le pouvoir en ces lieux qui composent une sorte d’espace mental. Dalí voulait ériger un « grand objet surréaliste » et un « musée absolument théâtral » . On y retrouve toutes les obsessions du peintre – les fourmis, les montres molles, les œufs, le sexe, les corps en putréfaction, les mannequins… –, mais aussi quelques-uns de ses chefs-d’œuvre (Leda Atomica, Galarina, Le Spectre du sex-appeal…).
La scénographie et les fameuses créations surréalistes de Dalí donnent l’impression de traverser, sinon un rêve, du moins un tableau du peintre. De la Cadillac pluvieuse du patio à la salle Mae West avec son canapé-lèvres, en passant par la salle du Trésor tapissée de rouge, le visiteur déambule dans une pure création artistique.
Barcelone rebelle et puissante, échouée sur les berges de la modernité, n’a pas fini de nous éblouir. Cette ville inclassable, foyer permanent de contestation, épicentre cosmopolite d’une vie nocturne sans matin, semble ne jamais connaître de repos. La jeune création contemporaine en a fait en Espagne sa capitale. Une kyrielle d’artistes y creusent un sillon. « Il y a un vrai vivier ici », pour citer le galeriste Bert van Zetten.
Antoni Gaudi, chef de file du courant moderniste, branche catalane de l’Art nouveau, énial architecte moderniste de la Sagrada Familia, de la Pedrera, du Parc Güell…
Antoni Gaudí est un architecte emblématique dont l’œuvre a profondément marqué la ville de Barcelone. Né le 25 juin 1852 à Reus, en Catalogne, Gaudi est surtout connu pour son style unique et innovant, qui combine des influences gothiques, orientales et baroques avec des formes organiques inspirées de la nature.
Enfant entouré dès sa naissance d’un père et d’un grand-père chaudronniers qui lui inculquent des notions essentielles pour son avenir : fabriquer avec ses mains et avoir le sens des volumes, il avait une santé fragile et passait de très longues périodes à observer la nature, « œuvre suprême du créateur ».
A l’âge de 18 ans il commence, à Barcelone, ses études d’architecte. Doué pour le dessin, exempté de service militaire à cause de sa santé, il collabore pendant cette période avec de nombreux architectes pour lesquels il dessine et paye ainsi ses études. Il prend goût à l’histoire, l’économie, la géométrie, la philosophie et l’esthétique. Il sera pourtant un élève moyen mais pas anodin. Son directeur aura cette phrase célèbre lors de la remise de son diplôme : « Nous avons accordé le diplôme à un fou ou à un génie. Le temps nous le dira ».
Son style distinctif se caractérise par l’utilisation de courbes, de couleurs vives, et de matériaux tels que la céramique, le verre, le fer forgé : éléments clés du Modernisme Catalan.
L’impact de Gaudi sur Barcelone va au-delà de ses œuvres. Il a contribué à forger l’identité visuelle de la ville et attire des millions de touristes chaque année. Les concepts de durabilité et d’innovation technique qu’il a introduits continuent d’inspirer les projets architecturaux modernes.
L’œuvre la plus connue de Gaudí est sans aucun doute la Sagrada Família. Cette basilique inachevée, commencée en 1882, est son chef-d’œuvre, célèbre pour ses tours imposantes et ses façades ornées de détails symboliques. Elle est non seulement le symbole de Barcelone mais aussi le monument le plus visité d’Espagne.
Mais l’héritage de Gaudi est vaste, et chacune de ses œuvres incarne son génie créatif et sa vision unique.
Entre-autres :
Parc Güell : Situé sur les hauteurs de Barcelone, œuvre emblématique de Gaudi, ce parc public enchanteur, avec ses mosaïques colorées et ses formes ondulantes, est un exemple parfait de l’intégration de l’architecture dans la nature, offrant une vue imprenable sur Barcelone.
Casa Batlló : Située sur le Passeig de Gràcia, cette maison est remarquable pour ses façades ondulantes et ses fenêtres en forme de masques, reflétant le style organique et coloré du maître.
Casa Milà (La Pedrera) : Construit entre 1906 et 1912, cet immeuble résidentiel est célèbre pour son toit terrasse aux formes fantastiques et ses balcons en fer forgé.
Palau Güell : Ce palais urbain, construit pour le mécène Eusebi Güell, est un exemple impressionnant de l’utilisation innovante de l’espace et de la lumière.
Casa Vicens : Première grande œuvre de l’architecte, cette maison est un mélange vibrant de styles orientaux et néo-mudéjars, avec des façades richement décorées de céramiques colorées.
Pablo Picasso,…
La Barcelone de Pablo est celle des premières fois. Premiers émois amoureux, premières amitiés d’homme, premier atelier, première exposition… Pétri dans l’argile tendre d’un destin hors du commun, le jeune homme se glisse avec justesse dans le fourreau de son époque.
La ville, à laquelle il fut infidèle, mais qui reste celle des années de formation, et le nord de l’Espagne constituent le terreau de son génie. Les traces du jeune Pablo y sont toujours flamboyantes.
Déjà en 1900, la Barcelone en sépia de Pablo Ruiz Picasso, ado au pantalon bouffant et aux idées très larges, semblait conçue pour enfanter le talent.
Quand il débarque à Barcelone, le 21 septembre 1895, accompagné de ses parents, don José Ruiz y Blasco et doña María Picasso y López, un encens de perversité parfume la ville, où le sacré se mêle au profane, dans un clair-obscur de misère et d’opulence. Il a encore 13 ans, mais étonnamment précoce, il est doué d’un sacré coup de crayon.
À peine pubère, Picasso fréquente les maisons closes, entraîné par son condisciple Manuel Pallarès, de cinq ans son aîné, l’ami qu’il conservera toute sa vie. Les quartiers proches du port sont alors un coupe-gorge, qu’on traverse les poings serrés. De ce cloaque contrasté et de la fréquentation des arènes naîtront deux des grands thèmes qui dominent la peinture de Picasso, l’érotisme et la tauromachie.
Musée Picasso
Avec une collection de plus de 3 500 œuvres de l’artiste, le Musée Picasso de Barcelone abrite la collection la plus complète au monde des œuvres de la jeunesse de Picasso.
Pablo Picasso était très attaché à Barcelone depuis sa jeunesse, c’est pourquoi il a souhaité que la ville possède un souvenir de lui pour toujours. Ouvert au public en 1963, le musée a été créé à Barcelone à la demande de l’artiste lui-même. Il est composé de 5 grands palais de style gothique catalan à travers lesquels sont exposées des œuvres de Picasso classées selon un ordre chronologique.
Joan Miró
Les visiteurs de Barcelone rencontrent Joan Miró à chaque pas : Une mosaïque de 9 x 5 mètres de l’artiste attend les passagers de l’aéroport El Prat, son « Pla de l’Os », un visage circulaire en mosaïque, accueille les visiteurs non loin du port, sur la célèbre Rambla, et l’on peut admirer sa sculpture en béton de 22 mètres de haut ‘Dona i Ocell / Femme et oiseau‘ près de la gare de Sants.
Mais des objets plus petits portent également sa signature. Par exemple, la Caixa, la première banque de détail du pays, arbore dans son logo l’étoile typique de Miró. Bien sûr, car l’artiste considérait que l’art était destiné à tous, et pas seulement à une minorité élitiste.
Miró est né dans le Passage du Crédit, tout près de la Plaza Sant Jaume, à Ciutat Vella.
Enfant, il peint des maisons et des animaux et, en tant qu’ancien, des arbres à oreilles, des chiens regardant la lune et des oiseaux-femmes.
Selon les experts de Miró, il garda tout au long de sa vie le regard que, enfant, il porta sur le monde, et on le retrouve dans toute son œuvre comme une trace de l’innocence de son enfance.
Alors qu’il étudiait l’art, de nuit, à La Llotja (école d’art réputée qui est encore ouverte aujourd’hui), il se mit à expérimenter la couleur. Selon Miró lui-même, le jour où il comprit ce qu’il est possible de faire avec le pouvoir de la couleur, il eut une sorte d’épiphanie. Tout ce qui a un rapport avec la création à partir d’une perception fonctionne très bien chez Miró, mais lorsqu’il s’agit d’exercices académiques, le jeune artiste ne comprend pas. L’académisme et le conventionnalisme ne sont pas son point fort.
Malgré la pression paternelle très forte, Miro, qui n’avait pas beaucoup de talent pour le dessin, décide d’améliorer sa technique et combine travail et pratique du dessin durant son temps libre.
Dans ce contexte, et après avoir passé quelques mois seul à Barcelone pendant que ses parents résident à Majorque, Miró expose pour la première fois un tableau à Barcelone.
Cet acte d’affirmation en tant qu’artiste crée de fortes confrontations avec son père. En 1912, frustré et fatigué des discussions continuelles, Joan Miró tombe malade du typhus. Sa convalescence dans la ferme de ses parents à Montroig del Camp marquera un tournant dans sa vie.
C’est à ce moment-là qu’il réalise son attachement pour la terre catalane où il retournera régulièrement tout au long de son existence.
Lorsqu’il est rétabli, il rejoint l’École d’art de Barcelone afin de parfaire son talent et devenir peintre. Puis il fréquente l’Académie du Cercle Saint-Luc et découvre l’Art Moderne.
Enfin, après une crise identitaire, Joan Miró rejoint le mouvement surréaliste. Il se sent à l’aise avec l’humour décalé et le goût de l’imaginaire de ce courant.
Joan Miró est l’un des artistes les plus emblématiques de l’art contemporain espagnol, et en particulier du mouvement surréaliste qui a fait sa renommée mondiale.
On peut découvrir la fondation Joan Miró se trouve à Barcelone, au Parc Montjuic.
C’est en effet à Barcelone qu’est né cet artiste, et qu’il a vécu de nombreuses parties de sa vie.
Très attaché à ses racines, dont il exprime son amour dans nombre de ses œuvres, c’est à l’âge de 80 ans que Joan Miró inaugure la fondation éponyme. Ce centre est celui qui rassemble la plus grande collection à ce jour des œuvres de l’artiste.
Peinture, collage, sculpture, gravure, lithographie, céramique… l’œuvre de Joan Miró est exceptionnelle.
La Fundació Joan Miró, le musée Miró, est un concentré de l’art de cet artiste aux multiples facettes. La même année, le musée du même nom a ouvert ses portes et possède plus de 10 000 peintures, dessins, esquisses, écrits, projets de scène, œuvres textiles, céramiques et sculptures. Il s’agit de la plus grande collection du célèbre artiste catalan. Cependant, seule une petite partie de son travail est exposée. On peut y voir les premiers petits formats de Joan Miró, alors âgé de 8 ans, ainsi que des œuvres qui portent la marque de l’impressionnisme, du fauvisme et du cubisme français, ou encore des œuvres issues de sa période surréaliste, sans oublier ses collages.
Voir les sites : routard.com/idees-week-end/cid131257-catalogne-au-pays-de-salvador-dali.html – barcelona.com/fr/guide_barcelone/antoni_gaudi_barcelone – lefigaro.fr/voyages/inspiration/voyage-en-catalogne-sur-les-pistes-et-tresors-du-genial-picasso-20230407 – barcelone.fr/musee-picasso – monbarcelone.com/joan-miro/ – barcelonina.com/fr//blog/joan-miro-a-barcelone-2/ – guide-artistique.com/artistes/joan-miro/
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